« Maman, j’peux pas aller à l’école ! », entendez-vous hurler un beau matin depuis la salle de bain. Scotché devant le miroir, sous les néons, votre ado observe avec horreur les quelques boutons disgracieux qui ornent à présent son visage. Il va falloir faire quelque chose…
Quelques repères pour ne pas confondre avec la varicelle
Comme des millions de jeunes avant lui et en premier lieu peut-être vous, ses parents, votre enfant souffre d’acné juvénile, la forme la plus répandue de l’acné. Elle touche 8 ados sur 10 dès l’âge de 12-13 ans et disparaît spontanément autour de 20 ans. Les jeunes garçons sont souvent plus sévèrement touchés que les filles.
L’acné juvénile touche le visage, le haut du dos, et parfois le haut de la poitrine. Elle consiste en microkystes blancs et points noirs (acné rétentionnelle) ou en boutons rouges infectés (acné inflammatoire). En partant, ces boutons laissent des cicatrices qui s’estompent généralement en quelques mois.
On n’attend pas pour consulter
L’acné juvénile n’est pas dangereuse mais elle peut avoir des conséquences psychologiques lourdes pour beaucoup d’adolescents. Il est donc conseillé de consulter un dermatologue dès que l’acné devient gênante, d’autant qu’il existe maintenant des traitements efficaces.
Locaux ou oraux, ils sont prescrits de manière indépendante ou associée suivant la sévérité de l’acné et son type (rétentionnel ou inflammatoire). Certains traitements ne nécessitent pas de visite chez le médecin mais ne sont efficaces que sur les acnés légères. Pour les plus lourdes il est nécessaire de consulter un dermatologue qui identifiera la nature des lésions d’acné pour vous prescrire un traitement adapté.
Mais attention : quel que soit le traitement, les résultats ne sont pas immédiats. Le nombre de boutons a même tendance à augmenter en début de traitement… Il est donc nécessaire d’être patient et régulier dans son traitement.
Traitements locaux : pour l’acné minime à modérée
Les traitements locaux sont destinés aux acnés mineures (comédons, points noirs, micro-kystes). Ils se présentent sous formes de crèmes, gels ou solutions. Parmi eux on trouve des dérivés de vitamine A (rétinoïdes), des antibiotiques locaux (érythromycine) ou des antiseptiques (comme le peroxyde de benzoyle, souvent prescrit en en premier lieu en cas d’acné inflammatoire).
Ces traitements locaux sont délivrés sur ordonnance car ils peuvent avoir des effets secondaires (irritations, rougeurs, sécheresse, allergies, sensibilisation de la peau au soleil…). Il est indispensable de les appliquer pendant plusieurs mois pour une efficacité optimale, même si on a l’impression d’être guéri. En parallèle ils peuvent être associés à des nettoyages de peau réalisés par un dermatologue.
Traitements oraux : pour l’acné plus sévère
Les traitements par voie orale soignent les acnés plus sévères, c’est-à-dire les formes inflammatoires étendues ou d’évolution prolongée.
Il en existe trois principaux, délivrés sur ordonnance :
-les antibiotiques, qui détruisent les bactéries présentes dans les boutons et ont une action anti-inflammatoire,
-l’isotrétinoïne orale (type Roaccutane), un produit très efficace mais qui a également de forts effets secondaires (notamment sécheresse de la peau, des lèvres, des pieds…) et nécessite donc une surveillance médicale importante ;
-enfin le traitement hormonal (la pilule), réservé aux femmes, qui diminue le taux d’hormones mâles responsables de l’acné.
Acné : solutions futuristes et simple bon sens
D’autres traitements peuvent être proposés par le dermatologue si les médicaments locaux ou oraux s’avèrent inefficaces : le gluconate de zinc, prescrit en cas de contre-indication ou de mauvaise tolérance des autres traitements par voie orale ; le laser, en particulier pour les cicatrices tenaces ; et la photothérapie dynamique (alternance lumière bleue et rouge), l’avenir ?
Quoi que vous suiviez au final, essayez aussi d’avoir une bonne hygiène de vie (diététique, sport) et tentez les tisanes purifiantes à la lavande ou au pissenlit. Certaines crèmes cosmétiques aux huiles essentielles ont également de bons résultats.
Enfin, évitez tout lavage excessif avec des produits « décapants » : cela augmente la sécrétion de sébum (vous luirez encore plus qu’avant) et perturbe la cicatrisation. Se laver le visage matin et soir à l’aide d’un nettoyant liquide « sans savon » ou d’un pain dermatologique est largement suffisant et non irritant.