Ecole et surpoids : la prévention par la cantine

0
5610

Epidémie d’obésité infantile ou aberration alimentaire en milieu scolaire ? Une chose est sûre : le nombre d’enfants en surpoids ne cesse de croître. Sa montée récente et constante incite à une certaine vigilance. Estimé à environ 3% dans les années soixante, le surpoids concerne aujourd’hui plus de 15% de la population infantile. Face à cette évolution alarmante et menaçante, un coupable est activement recherché. Si la négligence alimentaire dans les familles est souvent citée à la barre des accusés, que se passe-t-il du côté des cantines scolaires ?

La cantine : le premier suspect

Lorsqu’on aborde le sujet de la cantine, on se rapproche de quelques millions d’enfants, de tous âges et de toutes catégories sociales. Le sujet a donc son importance. Et lorsque celle-ci est soupçonnée d’avoir un rôle actif dans le surpoids de nos enfants, elle est carrément montrée du doigt.

Cantine des parents / cantine des enfants

La mauvaise image de la restauration collective perdure et les reproches classiquement perpétrés concernant les menus peu attrayants et mal équilibrés sont toujours d’actualité. En effet, difficile pour nous, parents, anciens demi-pensionnaires, de nous détacher de nos vieux souvenirs (l’infâme tranche de veau noyée sous une sauce marron bien liquide ou le vieux steak haché à peine cuit agrémenté de quelques pommes de terre sautées et brûlées).

Des cantines aux petits soins

Pourtant, soyons un tant soit peu « fair-play » et reconnaissons que les temps ont changé. On ne parle plus de ragoût mais d’aiguillettes de canard-pommes duchesses, les menus sont imaginés par des nutritionnistes, dans le souci de plaire et répondre aux besoins alimentaires de nos petits bouts. De plus, en dehors de nos propres talents culinaires que nul n’oserait remettre en cause, en matière de restauration, la cantine reste encore un des rares endroits où nos enfants se voient proposer une alimentation saine et variée. Où fibres, vitamines, protéines, fer et calcium ne sont pas uniquement quelques notions abstraites ou appels marketing, mais bel et bien une préoccupation permanente de ceux qui, chaque jour, ont choisi de remplir les assiettes de nos chers bambins.

La cantine et la bonne volonté des communes

L’école devrait s’investir tout particulièrement dans l’éducation alimentaire : éveiller, sensibiliser les enfants pour leur transmettre les bons réflexes nutritifs, mettre l’accent sur la qualité mais aussi sur le cadre environnemental, veiller au temps nécessaire pour manger sans se précipiter, fournir un repas suffisamment énergétique pour que l’enfant puisse poursuivre sa journée, le tout en prenant soin de diminuer l’apport en graisses et tenir compte des besoins de chacun (allergies, problèmes de santé éventuels, religions). Faire de l’heure du déjeuner un apprentissage quotidien du goût, des sens, des saveurs et des odeurs, telle est la mission éducative que la restauration scolaire devrait se fixer. Certaines communes font ce choix courageux, qu’il faut saluer au passage, quand le seul intérêt de nos chérubins en matière de nourriture est de pouvoir faire un volcan dans la purée ou jouer aux billes avec les petits pois.

Les cantines scolaires ont la conscience tranquille

Les priorités municipales en la matière sont cependant très variables et nombreuses sont encore les communes qui, par préoccupations budgétaires, sous-traitent la charge des cantines à des entreprises de restauration collective avec comme premier critère de sélection : le coût de revient de l’assiette !

Néanmoins, accusée à tort de nombreux maux, la cantine tente de faire de son mieux avec l’enveloppe budgétaire qui lui est offerte. Et si la diversité alimentaire n’est pas toujours au goût de nos petits accros aux féculents, il reste qu’une politique alimentaire est du ressort du gouvernement. L’Etat a pris conscience de ce sujet et veille aujourd’hui activement à ce que la diététique soit respectée à l’école, tout comme l’hygiène, soit dit en passant. De bonnes intentions mais qui devront être relayées par les régions et les communes pour devenir réellement une cause nationale.

Enfin, dans la mesure où le nombre de repas pris à l’intérieur de l’enceinte scolaire reste faible, comparé à ceux pris à l’extérieur sur une année, l’école peut légitimement plaider non coupable.

Le grignotage dans le collimateur de l’Etat

Interdits dans les établissements scolaires depuis septembre 2006, les distributeurs automatiques payants de boissons qui piquent et produits alimentaires types barres chocolatées, viennoiseries et autres cacahuètes enrobées ne sont désormais plus accessibles aux élèves.

Cette décision prise dans le cadre d’une politique gouvernementale d’éducation nutritionnelle des jeunes, cherche avant toute chose à diminuer les aliments à forte densité énergétique pour privilégier ceux à forte densité nutritionnelle. Cette mesure permet d’insister sur le fait que non, l’école ne fait pas grossir, d’ailleurs, il n’y a plus rien à grignoter. Quoique…

Autre tranche horaire, autre coupable

Toujours dans ce même souci de lutter contre les problèmes de surpoids et d’obésité chez l’enfant en milieu scolaire, une circulaire émanant du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a mis le doigt sur un réel problème, celui de la collation matinale à l’école.

Ton pain au chocolat tu ne mangeras point ! Dur de se passer de sa petite douceur du matin, qui entre deux cours de français pour les plus grands ou de collage pour les autres, mettait du baume au cœur.

Une pause réclamée à tort

Mais c’est pour leur bien et c’est vrai ! Aucun argument nutritionnel sincère et fiable, même ceux de nos « mômes », ne justifie la prise d’un goûter pendant la récréation matinale. Au contraire, celle-ci aboutirait à un déséquilibre de l’alimentation et une modification des rythmes alimentaires de l’enfant.

Un encas qui vous veut du bien

Toutefois, il ne faut pas confondre collation et goûter. Si le grignotage est dans le collimateur de l’Etat, le fameux quatre heures qui rythme nos journées depuis notre plus jeune âge mérite d’être non seulement maintenu mais vénéré. Lui seul est capable de rattraper un déjeuner trop léger (les enfants ont parfois du mal avec l’idée de manger Bugs Bunny ou Daffy Duck), mais aussi de limiter voire supprimer les grignotages, de dîner plus léger et de redonner aux enfants toute l’énergie nécessaire pour continuer leur journée une fois l’école terminée, parce que la diététique c’est bien mais le sport c’est important aussi. Un esprit sain dans un corps sain !

VOIR LA VIDEO DU DOCTEUR COHEN SUR L’ALIMENTATION DES ENFANTS

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.