La maltraitance des enfants n’est pas un phénomène marginal mais une vraie question de Santé Publique. Pourtant, son ampleur en France reste mal connue.
Plusieurs études anglophones récentes estiment la fréquence moyenne de la maltraitance à 10% des enfants dans les « pays occidentaux à haut revenu ». En France, la recherche manque de données récentes : en partant des chiffres connus, on peut néanmoins l’évaluer à un enfant sur mille. « Il s’agit d’une évidente sous-estimation », note l’Institut de Recherche en Santé Publique. En tous les cas, il s’agit d’un véritable problème de Santé Publique, mais le manque d’information sue le sujet semble être un handicap pour identifier les familles vulnérables et à risque et ainsi, faire reculer ce chiffre.
La sous-estimation des infanticides
Il apparaît particulièrement urgent de s’intéresser aux infanticides. C’est ce qu’explique le rapport de l’Institut de Recherche en Santé Publique : « En 1993, dernière année où l’on dispose de statistiques spécifiques sur les infanticides, les données de la Police et la Gendarmerie nationales montraient qu’ils représentaient 3,8% de l’ensemble des homicides. Alors que les enfants de moins de un an ne constituaient que 1,2% de la population. » Il ressort de toutes les données recoupées, que le très jeune enfant est tout particulièrement vulnérable aux violences physiques. « Dans l’enquête de l’Inserm sur les morts de nourrissons, plus de la moitié des victimes de mort violente avaient moins de quatre ans ». Des chiffres inquiétants… qui pourraient baisser avec de « meilleures stratégies de prévention », comme l’indique le rapport.
