Mal de dos : on remet nos bambins dans le droit chemin!

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Combien de fois leur avons-nous dit « tiens-toi droit », combien de fois avons-nous pesté contre le poids du cartable ? Pourtant, les soucis de dos des enfants ne se résument pas à  ces quelques données. Et nos principes sur le sujet frisent parfois l’idée reçue… Tour d’horizon des bons gestes, réflexes et postures à « a-dos-pter » dès le plus jeune âge.

L’enfance, terreau de futures maladies du dos

Chez l’enfant, on ne peut pas à proprement parler de pathologies du dos. Ils sont encore trop jeunes pour en souffrir encore, trop jeunes aussi pour avoir de l’arthrose ou des hernies discales. Néanmoins, c’est souvent tout petit que se joue l’avenir de notre dos. Quand on sait que les spécialistes estiment que 20 à 50% des enfants de 10 à 15 ans ont mal au dos et que 80% des adultes souffrent ou souffriront de ce que l’on appelle souvent le mal du siècle, essayer de les prémunir dès le plus jeune âge vaut largement la peine. Dès les bancs de l’école, et en particulier dès le CP, la colonne vertébrale, qui supporte l’ensemble du squelette, comporte de nombreuses articulations, soutient et assure la mobilité du cou et du dos, est soumise à rude épreuve.

 Bien choisir et porter son cartable !

On le dit et le redit à chaque rentrée scolaire : le cartable de nos enfants est trop lourd. Il n’est pas rare qu’il flirte avec les 10 kg pour un enfant de 6ème qui en pèse entre 35 et 40. Quand on sait que l’on ne devrait pas porter plus de l’équivalent d’un dixième de son poids, le calcul est édifiant ! Mais pas d’affolement pour autant : le cartable, en comparaison des mauvaises postures, est loin d’être l’ennemi n°1 du dos de nos enfants ! Quelques conseils néanmoins : choisissez plutôt un modèle à roulettes ou, à défaut, un modèle à porter sur le dos (et pas l’épaule) avec des bretelles assez larges et que l’on puisse régler bien en haut du dos. Soupesez-le à vide : certains modèles à la mode pèsent déjà lourd sans rien dedans !

Pourquoi ils en ont plein le dos !

Les enfants restent en position assise de façon prolongée et bien souvent se tortillent sur une chaise trop petite ou trop grande quand ils ne font pas toutes les gesticulations du monde pour s’adapter à une table dont la hauteur est inadaptée. Bien souvent, ils portent aussi des cartables beaucoup trop lourds et mal choisis ou mal utilisés. Le manque de sommeil ou une alimentation déséquilibrée peuvent aussi expliquer des douleurs dorsales… Sans parler des heures de plus en plus fréquentes passées devant un écran d’ordinateur ou avachi devant la télé. Enfin, pas assez ou trop de sport peut également agresser la colonne vertébrale. Deux remèdes à tout cela avant l’âge adulte : prévention et surveillance.

La chasse aux mauvaises postures

A incriminer en premier lieu comme responsables du mal de dos des enfants et surtout de leurs futures douleurs d’adultes : les mauvaises postures. Dans la mesure du possible, il faut éviter, à l’école comme à la maison, que l’enfant ne se couche sur son bureau lorsqu’il écrit. En milieu scolaire, l’idéal serait de pourvoir les classes de matériel ergonomique, les spécialistes s’accordant à dire que si l’enfant se tient mal avec un mobilier standard, c’est parce qu’il cherche à trouver des positions de moindre contrainte pour soulager sa colonne vertébrale. L’école réfléchit aujourd’hui à changer un matériel devenu de plus en plus obsolète à mesure que les générations grandissent…

Ménager son dos à la maison

En attendant que ça change, on peut déjà agir chez soi: choisissez un bureau évolutif qui grandit avec l’enfant, de préférence avec plan incliné, bannissez les chaises à roulettes pour leur préférer des modèles bien stables et optez pour un repose-pieds. L’ordinateur est quant à lui le grand ami des enfants, de plus en plus jeunes. C’est aussi un danger pour leur dos, surtout quand la position de l’écran les oblige à lever ou à baisser la tête. Outre le fait qu’ils soient assis, les enfants adoptent souvent des postures curieuses devant l’écran, gigotant, se penchant en avant, s’asseyant souvent avec une jambe sous les fesses. Et puis, l’ordinateur a tendance à les absorber de nombreuses heures – on parle aujourd’hui de « cyberdépendance » – heures souvent volées au sommeil, le grand réparateur de bien des maux, à commencer par ceux du dos !

 La scoliose : un truc de filles !
Au chapitre des déformations de la colonne vertébrale, la scoliose est de loin la plus rencontrée et surtout chez les filles (7 fois plus que chez les garçons). La vraie scoliose est une déformation latérale de la colonne vertébrale et touche l’enfant avant trois ans. Dépistée avant l’âge d’un an, elle a toutes les chances de se résorber. Après l’âge de la marche, grâce à une radiographie en position allongée, le médecin peut dire si la scoliose est évolutive (10 à 15% des cas). Dans ce cas, l’enfant sera équipé d’un corset à porter chaque nuit (la croissance se fait pendant le sommeil) jusqu’à la fin de sa croissance. Il arrive aussi fréquemment que la colonne, pour des raisons que l’on ignore, vrille à l’âge de la prépuberté (11-13 ans). Soignée à temps, cette déformation se règle facilement avec des séances de kiné, d’où l’intérêt de surveiller particulièrement le dos à cette période, surtout si il y a des antécédents familiaux : si on ne peut pas parler de maladie héréditaire, il existe cependant des prédispositions génétiques.

Oui à une saine hygiène de vie

Le sport – bien pratiqué et sans excès-, est globalement bon pour la santé et en particulier pour celle du dos. Un corps musclé est en effet moins exposé à ce type de douleurs. A noter qu’il s’agit de solliciter non seulement les muscles dorsaux mais aussi les abdominaux pour une bonne tenue globale de la colonne vertébrale…. Les disciplines conseillées ? Quasiment tous (la natation en tête, le tennis en petit dernier) à partir du moment où l’enfant y prend du plaisir et donc acquiert de bonnes habitudes de vie. Un bémol cependant : une pratique trop intensive peut entraîner un risque ultérieur de douleurs du dos. Autre aspect important : l’alimentation. Il est aujourd’hui démontré que l’excès de poids ou des apports alimentaires déséquilibrés sont source de fatigue, elle-même génératrice de douleurs de dos. Il va enfin de soi que le besoin de sommeil spécifique à chaque enfant doit être respecté.

Liberté surveillée

Chacun sait que la santé est un tout. Mais on sait peut-être moins que des soucis dentaires, d’ouïe ou de vue peuvent aussi entraîner de mauvaises postures. Les enfants astigmates, par exemple, ont toujours une mauvaise position de la tête face à un écran. Conclusion : il est essentiel d’être attentif pendant l’enfance non seulement au dos lui-même mais aussi à bien d’autres paramètres. Concernant le dos, la plus grande vigilance s’impose lors des périodes de forte croissance : les deux premières années de la vie puis à la prépuberté, vers 11-13 ans pour les filles et vers 13-15 ans pour les garçons. Enfin, durant l’enfance, corrigez les mauvaises postures, sans toutefois trop insister sur le fameux « tiens-toi droit » car l’on sait aujourd’hui que trop tenir ses épaules en arrière fait le lit de futures lombalgies !

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