Domaine en perpétuelle évolution, la médecine de la reproduction élabore, pour aujourd’hui et demain, des techniques toujours plus pointues et personnalisées. Zoom sur les découvertes qui pourraient bientôt révolutionner le domaine de l’infertilité.
Infertilité: des gonadotrophines de plus en plus performantes
La grande mutation actuelle dans le champ de l’infertilité et de la procréation médicalement assistée est celle de l’utilisation de gonadotrophines recombinantes, hormones très largement employées pour résoudre les problèmes de stérilité. Alors qu’il était autrefois nécessaire d’extraire et de purifier ces hormones à partir de l’urine de femmes ménopausées, il est aujourd’hui possible de les créer et de les dupliquer de façon industrielle.
Les molécules obtenues à partir de ce nouveau mode de fabrication sont, de ce fait, d’une plus grande pureté qu’auparavant. Leur qualité et leur dosage restent constants alors qu’ils étaient variables pour les gonadotrophines « classiques ». Et la question d’une éventuelle pénurie de gonadotrophines ne pose plus puisqu’on sait maintenant les produire artificiellement. Un progrès médical majeur qui a un prix puisque des investissements très lourds ont été indispensables pour qu’on puisse mettre au point ce type d’hormones.
Procréation assistée: la pharmacogénomique à la rescousse
L’autre voie dans laquelle s’oriente la recherche scientifique est celle de la mise au point des traitements ajustés à la santé de la patiente, aux causes de son infertilité et aux réactions de son organisme.
Pour faire en sorte, par exemple, que certaines femmes concernées par des troubles de la fertilité ne soient pas « hyperstimulées » durant les protocoles de FIV alors qu’une dose plus basse de FSH, hormone folliculostimulante qui agit sur la production d’ovules, leur suffirait à tomber enceintes…
Toujours dans cette optique d’adapter au maximum les traitements au profil de chacune des femmes, les scientifiques travaillent activement sur le chantier de la pharmacogénomique, qui consiste à mesurer le degré d’interaction entre les gênes et un médicament quand il est administré.
Ainsi on ajustera prochainement la posologie des différentes molécules utilisées contre l’infertilité ( hormones folliculostimulantes, hormones lutéinisantes, estradiol, hormones anti-müllériennes) en fonction des caractéristiques génétiques. Une personnalisation du traitement qui représentera une avancée, à la fois pour le confort de la patiente mais également en terme de dépenses de santé.